NAUFRAGE DU JOOLA 21 ANS APRÈS LE TEMPS DE L’OUBLI
Le 26 septembre 2002, vers 23 heures, le MS Joola sombrait aux larges de la Gambie, emportant plus de 2300 personnes, le naufrage du navire Sénégalais était devenu la pire catastrophe de l’histoire maritime de l’humanité, dépassant de loin, celui du très médiatisé Titanic.
Depuis cette terrible tragédie, on semble tout faire pour effacer cet événement douloureux de notre mémoire collective.
Le renflouement du bateau tant voulu et revendiqué, par le défunt Idrissa Diallo, President du collectif des parents de victimes, n’a jamais été voulu par l’Etat. On se demande encore pourquoi, car le problème de moyens financiers ne s’est jamais posé ,dans la mesure où un pays Européen s’était proposé pour le faire, tous frais payés.
Ensuite ce sont les autorités qui ont commencé à négliger les célébrations.
Le Président Abdoulaye Wade présent à l’AN 1 du naufrage du Joola à la place du souvenirs, va se faire désormais représenter par des Ministres durant toutes les autres années. Cette tradition sera perpétuée par son successeur Macky Sall.
Le mémorial du joola, cette bâtisse qui devait servir de lieu de souvenirs et de recueillements peine à être achevée par les autorités, c’est le cas depuis plus de 10 ans.
Certaines familles de victimes aussi commencent à être victimes de l’usure du temps, le cimetière de Mbao, où on a enterré 99 corps non identifiés, qui refusaient du monde chaque le 26 septembre, est de plus en plus déserté.
C’est à l’image de toutes les célébrations, elles ne sont plus ce qu’elles étaient.
Une fois, sans l’alerte du quotidien Siweul, Youssou Ndour allait animer un jour de l’anniversaire du joola, une soirée de Gala pour son groupe de presse.
Côté comportement aussi, on a presque tout oublié, aucune leçon retenue. La surcharge continue de plus belle, des négligences coupables sont notées un peu partout, nous vivons en permanence avec le danger.
N’aurait -il pas fallu que ce jour de tragédie, soit déclaré jour férié pour immortaliser le drame vécu par toute l’humanité?
Doudou Coulibaly