Le bisphénol A, néfaste pour la santé et omniprésent dans l’organisme des Européens
D’après un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (AEE), on trouve en moyenne du bisphénol A (BPA) dans l’urine de 92% des Européens de onze pays. En regardant d’un peu plus près, cette quantité trop élevée du perturbateur endocrinien concerne tous les Français, tous les Portugais, 83% des Allemands, ou encore 71% des Suisses. Des chiffres qui s’expliquent en partie par la baisse récente du seuil de dangerosité.
Le bisphénol A, un risque grave pour la santé
« Nous sommes en mesure de constater que le bisphénol A présente un risque beaucoup plus répandu pour notre santé qu’on ne le pensait auparavant », souligne l’étude. La nocivité de ce perturbateur endocrinien n’est pas nouvelle : en 2011, la Commission européenne l’avait déjà interdit dans les biberons. En 2016, il est identifié comme substance extrêmement préoccupante. Puis en 2018, l’Union européenne limite son utilisation pour les produits en contact avec les aliments. L’Europe et les États-Unis ont restreint son usage et envisagent une limitation plus drastique, sans que celle-ci soit pour l’heure mise en œuvre.
Si l’Agence européenne de l’environnement tire la sonnette d’alarme ce jeudi, c’est que cette substance peut nuire à la fertilité et provoquer des irritations respiratoires, ainsi que perturber le fonctionnement du système hormonal. Ces perturbations sont soupçonnées d’être à l’origine de cancers du sein et de diabète.
À partir de quelle dose cette substance est-elle dangereuse pour la santé ? Les agences européennes ne s’accordent pas toutes. Pour l’Autorité européenne de sécurité des aliments, celle-ci est bien inférieure à ce que l’on pensait : elle l’a divisée par 20 000 par rapport à une précédente évaluation. Cet avis est cependant contesté par l’Agence européenne des médicaments. Malgré tout, pour l’AEE, une chose est sûre : l’exposition au BPA « est bien supérieure aux niveaux de sécurité sanitaire acceptables, ce qui représente un risque potentiel pour la santé de millions de personnes ».